Blanc premier de la neige.
Blanc primitif qui enlumine les membrures d’hiver.
À la fonte, il s’infiltre dans les limbes de la terre pour y couver à la façon d’une lave, un jour s’ébroue et se hisse par la sève des troncs noirs pour rejaillir en fleurs, plus tard en chair de fruit − amandiers, cerisiers.
La voix des pétales est si blanche — certaines toiles du peintre Richarme le racontent — tel écho à la neige des saisons précédentes, ô sublime prolongement, métamorphose.
Ainsi le grand silence blanc abrite les autres matières blanches, éternisant le cycle des deuils et des renaissances.
Sapins enneigés, Richarme, 1982 (huile sur toile, détail)